ACHETE UN SECATEUR

NOM, PRÉNOM(S) Heineken-Bekendrige, Némésis Jack. ÂGE 21 YO. DATE ET LIEU DE NAISSANCE 19/12/1990, Amsterdam. LIEU DE RÉSIDENCE Rio (de Janeiro, ouais ziva !) ORIGINES Néerlandaises, Brésiliennes et Franco-russes. MÉTIER/ÉTUDES rien du tout, vaguement étudiante en truc m. chose. STATUT SOCIAL célibataire. CÉLÉBRITÉ SUR L'AVATAR Clémence Poesy . GROUPE lace and leather.

❝ RUFF IN THE JUNGLE, IN THE JUNGLE, IN THE JUNGLE, IN THE IN THE JUNGLE !❞

ALORS, COMMENT TE SENS-TU A L'IDÉE DE RETOURNER SUR CETTE FAMEUSE ÎLE ? CA FAIT.. OULA.. TRÈS TRÈS LONGTEMPS, PAS VRAI ? C'est sur, ça date pas d'hier. Mais tu sais quoi, avant de retourner sur l'île, ben, je me sens rien. D'un autre côté, j'allais pas me mettre non plus à sauter de joie partout dans ma chambre en me disant "HAHA trop bien ! Je vais retourner sur île où j'allais y a je sais même plus combien de temps, pour revoir des gens que j'ai oublié ! SUPER !" la grosse blague quoi. C'est pas non plus comme si j'allais à disney, la veille t'es super excité et tu peu pas dormir. Bon, au moins je vais revoir bidul t. machin. WOW, QUEL ENTHOUSIASME ! MAIS AU FAIT, LUIS ANDERSEN N'ÉTAIT PAS CENSÉ ÊTRE MORT ET ENTERRÉ DEPUIS UN BAIL ? Il était censé, ouais. Et je suis sure qu'il y est encore d'ailleurs. C'est rien qu'une sale blague, obligé. Et puis de toute façon c'est pas si mal de revenir, on revoit des gens quoi. OUAIS.. CURIEUX TOUT CA. TU M'AS L'AIR D'ÊTRE UN(E) EXCELLENT(E) CHANTEUR(EUSE), CHANTES-MOI QUELQUE CHOSE. Avant je connaissais pas les chinois, à par ceux des restaurants chinois ; mais maintenant j'ai google, maintenant j'ai google, what what what is the fuque ?

YUARK, PIÈTRE PERFORMANCE. JE ME SUIS VISIBLEMENT TROMPÉ. ET, DIS-MOI, QU'EST-CE QUE TU COMPTES FAIRE UNE FOIS SUR BLOCK ISLAND ? Je suis merveilleuse, t'as rien à dire. Je vais revoir des gens et me souler à mort, puis après j’essaierai de trouver bidul t. machin, si c'est pas déjà fait. Et puis ensuite, tu sais quoi, j'improviserai, parce que c'est quand même ce que je fais de mieux. UNE CHOSE EST AU MOINS SÛRE, TES CORDES VOCALES N'ÉGALENT PAS TES AMBITIONS. JE PEUX DONC TE SOUHAITER UN BON SÉJOUR ? Écoute, libre à toi hein ! Si tu me souhaite pas un bon séjour, alors t'es un connard, ou alors je comprendrai que tu t'en tamponne carrément. Si tu m'en souhaite un par contre, t'es gentil mais un peu suceur quand même, genre "oh, c'est génial pour toi, amuse toi bien !" alors qu'en faite tu penses "ouais, ouais c'est ça, casse toi connasse." Donc bon. OH ! ET, PETITE QUESTION SUPPLÉMENTAIRE, PAR CURIOSITÉ. TU AIMES LES FILMS D'HORREUR ? Non, non, c'est nul, les films c'est nul, la télé c'est nul, l'ordi c'est nul, la modernité c'est nuuuuuuul. Faire caca dans les champs et dresser des canards, y a que ça de vrai dans la vie ! Imbécile, c'est trop fou fou les films d'horreur.

Spoiler:

Eh petit bébé, il faudra se taire, ouais même si papa frappe ta mère, bah il faudra s'y faire, je sais qu'il fait mal, même quand il s'en va, mais c'est tout à fait normal, car papa a les plus gros bras, et si Monsieur louche sur toi, il faudra se taire pendant et après que monsieur te touchera, chut, chut, il faudra se taire, c'est dur, ouais, c'est dur, ouais, mais il faudra s'y faire.

Je m'appelle Némésis Jack Heineken-Bekendrige. Némésis, c'était la déesse grecque de la justice, et celle que Héra envoyait punir Zeus quand il la trompait. Jack, c'est un prénom de garçon. Heineken, c'est une marque de bière, et moi, j'aime pas la bière. J'ai eu de la chance quand même, quand je sais que j'aurais pu m’appeler Valkyrie, ou Érinye. Ma mère était franco-russe et brésilienne, mais surtout brésilienne et vivait à Amsterdam, aux Pays Bas. Elle est devenue catin parce qu'elle était fauchée. Mon père, ça a été un de ses clients. Ils sont tombé amoureux, il l'a pris chez lui, ils voulaient se marier, elle est tombée enceinte, il s'est tiré. Ensuite je suis née, maman m'a nommée Némésis parce mon père était un sale connard et qu'il fallait un peu de justice dans tout ça. Et puis elle aimait la Grèce, maman. Son père l'y avait emmené quand elle était petite. Quand j'avais 5 ou 6 ans, elle m'avait dit qu'on irait un jour. Aujourd'hui j'ai 21 ans, et je n'y ai jamais posé un seul pied.

Au début c'était plutôt bien, maman travaillait comme serveuse dans un café minable, je crois que pas mal d'homme continuaient à la toucher, je sais parce que parfois elle rentrait plus tard et elle pleurait. On était pas riches, mais on vivait quand même et on était heureuses. Ça à duré 6 ou 7 ans, puis le café à fermé. Au début, ça allait, on a tenu comme on pouvait avec ce qui nous restait. Et puis quand c'est devenu plus qu'évident qu'on ne tiendrait jamais l'année comme ça, maman a repris contact avec d'ancien clients. Sa petite affaire a tenu presque trois ans, je devais en avoir 10 quand elle est tombée malade. Les premier jours, elle a continué de faire marcher son entreprise. J'étais vaguement scolarisée dans une école minable, et bien que le niveau soit encore pire que nul, j'étais assez douée et intelligente. Maman me faisait faire les comptes à la fin du mois. On ne se voyait pas beaucoup la journée, mais j'étais suffisamment grande pour comprendre qu'elle n'allait pas bien, pas bien du tout. Au bout d'un mois, elle ne pouvait même plus se lever. J'avais arrêté l'école, je passais mes journées à m'occuper d'une mourante. La plupart du temps elle ne me reconnaissait pas, elle devenait de plus en plus folle, avec de moins en moins de moments de conscience. Un matin, elle m'a regardé longuement, et j'ai cru qu'elle allait encore me demander qui j'étais. Mais elle a dit « Némésis. » avec un sourire, puis elle s'est rendormi. Elle dormait beaucoup maman. Le soir, quand je suis rentrée, elle avait les yeux grands ouverts, et elle fixait le plafond d'un air béat. J'ai pris une chaise et je me suis assise près d'elle. Je lui ai pris la main. Maman avait la peau douce et bronzée, et c'était une très belle femme. Je le savait parce qu'un homme me l'avait dit un jour. J'aimais bien ses grand yeux noisette. Je lui ai chanté une berceuse, comme elle m'en chantait avant. Vers une heure du matin, elle est morte. Je crois que j'avais épuisé toute les larmes de mon petit corps, parce qu'à ce moment là je n'ai pas pleuré. J'ai fermé ses yeux, je l'ai recouverte de la couverture en laine à moitié bouffée et je suis parti.


Et puis tu verras, que maman n'est pas mieux que papa, car maman aime voir d'autres Monsieur, et même si c'est bien fait pour papa, tu n'aimeras pas, quand papa la tapera elle criera, car il se fâchera encore une fois, et il te feras ce qu'on lui faisait, et il te diras que c'est de ta faute à toi, que les grands hommes mâles ne pleurent pas, mais qu'ils se battent, enfin battent leur femme, mais surtout leurs enfants et tu pleureras, oui c'est pas grave, oui tu oublieras, tu verras tu feras dodo.

C'était pas si dur que ça de vivre dans la rue. Les autres sans abri, que monsieur Manu appelait les rejetés de la société, étaient sympa avec moi. C'est monsieur Manu le premier qui m'a montré comment faire. Comment mendier, jouer la comédie et ne pas se créer d'embrouilles. Il m'a montré comment voler sans se faire prendre aussi. J'avais juste 10 ans, et je crois que c'est ça qui lui a fait pitié parce que avec les autres rejeté de la société il était pas aussi gentil. Je l'aimais beaucoup monsieur Manu moi, c'était un homme très intelligent. Il avait fugué à 15 ans, et la rue, il connaissait bien. Au fond c'est tout ce que savais de lui. J'ai du tenir comme ça un mois ou deux, je sais même plus. Et puis un jour Ed' - un autre rejeté qui s'entendait bien avec monsieur Manu - est venu me voir très tôt le matin et il m'a dit que Manu était mort. Il a pas voulu me dire comment mais moi je savais. Je les ai entendu en parler, du type qui l'avait presque jeté sur la voie, et du train qui lui avait fauché la tête. J'ai pas attendu plus longtemps. Je suis parti sans pleurer, parce que monsieur Manu me disait toujours que j'étais quelqu'un de fort. J'étais comme le hamster qui a été secoué dans sa boîte de cadeau de noël par le gamin. Solide dehors, morte à l’intérieur. J'ai du beaucoup marché parce que je suis arrivé dans un endroit de la ville que je ne connaissait pas. Je me suis pas assise. J'ai enlevé la vieille casquette rongée de monsieur Manu et je l'ai mise à mes pieds. Et après, j'ai chanté. Je chante drôlement bien. Maman, puis monsieur Manu me le disait souvent quand je chantais pour eux. J'avais une voix à faire taire les oiseaux pour m'écouter chanter. Je crois que j'ai chanté la berceuse brésilienne que maman me chantait quand j'étais malade ou que je faisais un cauchemar. Les gens s'arrêtaient autour de moi pour m'écouter. J'ai reçu pas mal de pièces ce jour là. L'avantage d'avoir 10 ans quand on est rejeté de la société c'est qu'on suscite quand même beaucoup plus la pitié chez les badauds. J'ai chanté vraiment longtemps. A la fin, quand je me suis baissé pour ramasser ma casquette, un homme est resté à me fixer pendant longtemps. « Tu chantes ? » a t-il fini par me dire. « Faut croire. » Il m'a regardé d'un air pensif. « Et pour moi, tu chanterais ? » A moi de le regarder pensivement. « J'sais pas. » Il s'est un peu approché. « J'ai un café, et il me manque une chanteuse. Pour chanter tu sais, sur une scène, dans mon café. » J'ai pas répondu. « Tu serais payée. 5 % du revenu journalier. » Comme si ça voulait dire quelque chose pour moi. J'ai pris mon air sérieux. « Logée et nourrie ? J'pourrai aller à l'école ? » Il abordait un sourire triomphant. « Évidement. » J'ai juste hoché la tête. « Alors ? » J'ai rangé les pièces dans ma poche et j'ai remis ma casquette. « Ça dépend. J'veux pas que vous me preniez pour une idiote. » pour lui faire bien comprendre, j'ai fait tinter les pièces dans ma poches. Il m'a donné 20 euros. Je suis devenue sa chanteuse.


Dodo, l'enfant Do, bébé dormira bien vite, dodo, l'enfant do, bébé dormira. Plus que quelques fois dormir, pour que papa n'se lève pas, même si tu n'seras qu'un peu moins triste quand il disparaitra, et encore beaucoup d'fois dormir, et enfin tu te reposeras, pas tout de suite mais dans longtemps, très longtemps tu dormiras, enfin tu dormiras.

J'ai chanté pour monsieur Belov pendant au moins 5 ans, si ce n'est plus. J'étais scolarisé dans un bon collège de quartier et j'étais vraiment, vraiment très intelligente. J'avais un repas chaud trois fois par jours et un lit à moi. J'avais de l'argent. Et puis j'avais la scène. Chaque semaine, on me donnait une liste de chanson en toute les langues possible - j'ai même fait du russe - et j'avais la semaine pour toute les chanter, dans l'ordre que je voulais. Je chantais presque tout les soirs. J'ai vu pas mal de gens entrer juste pour m'écouter, même pas pour boire. C'était assez chouette. Je connaissais tout le personnel du café et beaucoup des habitué, et je m'entendais bien avec tout le monde. Parfois on me glissait une pièce ou un petit billet dans la poche de mon gilet. Plein de monde me demandait si je voulais devenir chanteuse. Je crois qu'ils auraient bien aimé me voir un jour dans les journaux, histoire qu'il puissent dire " ah tu vois, cette gamine je l'ai connu moi. " Mais moi, je voulais pas. Je chantais parce qu'on me le demandait et parce que ça me faisait plaisir. J'avais aucune contrainte. Un lundi, en rentrant au café, j'ai trouvé le patron - Belov - qui m'attendait dans ma chambre. Il m'a dit qu'un homme m'attendait à l'intérieur. J'ai haussé les épaules, ça ne serait pas la première fois. « Bonjour. » m'a dit l'homme. Je lui ai fait un bref signe de tête. « Vous êtes bien Mademoiselle Bekendrige ? » J'ai hoché la tête. Je n'aimais pas beaucoup cet homme. Il serra son écharpe frébilement en répétant, très bien très bien à voix basse. « Je m'appelle Jim Heineken. » J'ai de nouveau hoché la tête. « Je... je ne sais pas vraiment si, enfin... c'est dur à expliquer... mais, j'ai connu votre mère et je, je voulais savoir si elle vous avait parlé de moi. Apparemment non, enfin ce n'est pas grave, mais je tenais, je tenais à... » J'ai haussé les épaules. « Vous êtes un de ses anciens clients ? » Il a hoché la tête d'un air minable, en tortillant son écharpe entre ses mains. « Alors elle ne vous a jamais parlé de moi c'est ça ? » Bien sur que si elle m'avait parlé de lui. Bien sur que si. Elle m'avait au moins dit comment il s'appelait et comment il était. Mais je voulais pas qu'il sache, qu'il sache qu'elle m'en avait parlé. Je voulais qu'il se tire ce connard. « Je sais pas. Elle en a eut beaucoup des clients. » Il a tressailli. « Elle avait d'autres enfants ? » J'ai failli lui mettre une claque à cet homme là. « Elle en a pas eu le temps, elle est morte. A cause d'un sale con, ouais, un sale con qui lui a brisé le cœur, elle a vécu dans la misère toute sa vie. Elle a été obligée de vendre son propre corps pour nous nourrir toute les deux. » Connard, connard, connard. « Je suis désolé. » Il tremblait comme une feuille. Son écharpe était toute entortillé entre ses mains. « Je ne vous crois pas. » Il a arrêté de jouer avec son écharpe et m'a jeté un regard misérable. Vu qu'il était grand et assez baraqué, cet air de pitié ne lui allait pas vraiment. J'ai haussé les épaules. « C'est un peu tard pour être désolé. Fallait pas partir comme ça. » Il a baissé les yeux. Je suppose qu'il avait compris que de toute façon il n'y avait rien à dire, parce qu'il resta muet. « Pourquoi vous êtes là ? » Il a eut un rictus. « Je voulais vous voir. » J'ai du lui jeter un sale regard parce qu'il a détourné les yeux. « Je crois que vous m'avez assez vu. La sortie est pas là, au revoir. » Il s'est levé. « Vous venez avec moi. » J'ai écarquillé les yeux. Non mais quel sale type alors ! « Mais bien sur, vous pouvez toujours crever monsieur Heineken. » Il a eut à nouveau son rictus bizarre. « J'ai obtenu ta garde. Tu pars avec moi aujourd'hui. Monsieur Belov n'a pas pu dire non. » J'ai froncé les sourcils. Il m'a jeté une grosse valise. « Tu n'as pas le choix. » J'ai shooté dans sa valise. J'ai pris la casquette de monsieur Manu et mon gilet, avec tout mon argent. Je ne possédais presque rien de toute façon. Juste mes tenues de scènes et mes vêtements. J'ai pris aussi le petit carnet. « C'est tout ? » Je l'ai regardé bien droit dans les yeux. « Ta gueule connard. » et j'ai quitté ma chambre.


Ils ont cru qu'je riais mais c'est même pas vrai, madame l'a dit, elle, faut être poli, vas y dis cheese, allez dis cheese, pour le cliché, un peu pour s'cacher, mais sans humour noir ou mauvais jeu de mot, j'veux mourir de rire moi, mais sans sourire jaune, juste quand j'ai mal alors, pour que ça passe d'accord, mais rien qu'pour ça, que cette fois pour célébrer les morts.

« Regarde, eh, regarde, c'est elle Heineken ! » Non, moi c'est Bekendrige, pas Heineken. Jamais Heineken. « C'est toi Heineken ? » « A ce qu'il paraît. » « Tu veux une bière, Heineken ? » « Hilarant. J'aime pas la bière. »

« T'aime toujours pas la bière ? » me demanda t-il. Je ne lui répondait même pas. « C'est quand même con hein. Tu t'appelles Heineken, et t'aime pas la bière. » Je lui adressait un grand sourire. « Peut-être, mais moi je tiens l’alcool. » Bidul t. machin rigola. J'aimais bien son rire. En fait, je l'aimais bien tout court. « Peut-être, mais moi je suis pas complétement nympho quand je suis bourré ! » Je rigolai aussi. « Nympho, nympho, c'est un bien grand mot. Je me suis pas fait tellement de mec la dernière fois ! » Il me poussa dans l'herbe. « Bah ! » J'étais parti avec l'autre connard depuis un peu plus de trois ans, j'allais en avoir 19. J'étais entrée à l'université de Brown cette année. J'avais pas envie. C'est lui qui m'a forcé. Finalement, je regrette pas, mais ça je ne lui dit pas. J'ai rencontré des tas de gens sympa ici - même si j'en connaissait pas mal, vu qu'on passait nos vacances sur l'île. Et puis je l'ai rencontré lui, bidul t. machin. Au début je croyais que c'était un imbécile, le genre mouche autour du mâle dominant d'un groupe de mec. Finalement, je l'aime bien. J'aime bien ses cheveux noirs et bouclés. Je crois que j'aime bien ses yeux aussi. Je sais pas. Lui aussi il m'aime bien. Je le sais parce qu'il me l'a dit. Il me dit souvent " je t'aime bien tu sais ! " ou "ah, toi je t'aime bien ". On ne sors pas ensemble. Il se fait des meufs, je me fais des mecs, et je crois bien que je me fais plus de mec que lui de meufs parce qu'on en parle souvent. Mes amies me disent qu'il est carrément amoureux de moi. Ses amis ? Je n'en sais rien, je veux même pas savoir. On est tout le temps ensemble, mais ça ne va pas plus loin. Je crois. « T'es vraiment saaaaaaaale tu sais. » Non mais quel imbécile. C'est un grand enfant. Un bébé, mais chouette quand même. « Et toi tu puuuuuu ! » En fait, c'est nous les débiles. Je vaux pas vraiment mieux que lui , on est aussi cooooon l'un que l'autre, comme il dit. « Gros bébé va. » Il me prend dans ses bras. « Gna gna gna. » Mon bébé à moi.

« Un lettre, Némésis. » Je ne lui répondais même pas. Je lui arrachais la lettre, l'ouvrais et jetai l'enveloppe sur le sol. Oh ! Bon dieu. Je retournais sur l'île. J'allais revoir bidul t. machin. J'allais pourvoir quitter super connard pendant un temps. J'allais revoir des tas de gens dont je ne me souvenait même pas. Géniaaaaaal.