ACHETE UN SECATEUR

NOM, PRÉNOM(S) jules-rhodia ; penelope - moriarty. ÂGE vingt-deux ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE née le 12 décembre 1989 à los angeles, californie. LIEU DE RÉSIDENCE los angeles, californie. ORIGINES américaines. MÉTIER/ÉTUDES étudiante en marketing/commerce. STATUT SOCIAL célibataire, issue d'une famille aisée. CÉLÉBRITÉ SUR L'AVATAR nina dobrev. GROUPE lace and leather.

❝ bref. ❞

ALORS, COMMENT TE SENS-TU A L'IDÉE DE RETOURNER SUR CETTE FAMEUSE ÎLE ? CA FAIT... OULA... TRÈS TRÈS LONGTEMPS, PAS VRAI ? ça fait bien dix ans oui et pour être honnête, je me serais bien passée de devoir revenir sur cette île ! je me souviens de quelques trucs, les plages pas franchement paradisiaques, les gens bizarres ou encore ces histoires que mon frère me racontait pour me faire peur... j'étais une gamine à l'époque, il faut croire que ça m'amusait. si je dois être franche pour répondre à cette question, j'y vais parce que ma mère tient à ce que je fasse quelque chose d'intéressant, d'inédit... ouais, à croire qu'elle cherche une punition quelconque pour une chose que j'aurais faite à une certaine époque lointaine. ou peut-être qu'elle veut juste se débarrasser de moi dans un coin paumé. pas encore partie, j'attends juste avec impatience mon retour à la vraie civilisation. WOW, QUEL ENTHOUSIASME ! MAIS AU FAIT, LUIS ANDERSEN N'ÉTAIT PAS CENSÉ ÊTRE MORT ET ENTERRÉ DEPUIS UN BAIL ? pour ce qui est de mon enthousiasme, les gens avec qui je vis sont habitués, et je ne suis pas le genre de fille nostalgique sur son passé de gamine... pour ce qui est de votre cadavre, c'est ce que j'ai entendu dire... mon frère se souvient mieux que moi, j'étais encore jeune à l'époque où on venait par ici et mes parents ont préféré éviter de me parler de la mort tristement accidentelle d'un espèce de type... du coup, j'ai entendu ça quand mon frère a découvert la lettre, mais ce n'est pas pour autant que ça me fait flipper... c'est peut-être un coup de théâtre pour attirer le plus de gens possible. OUAIS.. CURIEUX TOUT CA. TU M'AS L'AIR D'ÊTRE UNE EXCELLENTE CHANTEUSE, CHANTES-MOI QUELQUE CHOSE. je pense que tu te trompes, mais si ça peut t'amuser un tant soit peu... et si je peux me permettre, je vois pas en quoi cette question pourra aider qui que ce soit pour la suite.

YUARK, PIÈTRE PERFORMANCE. JE ME SUIS VISIBLEMENT TROMPÉ. ET, DIS-MOI, QU'EST-CE QUE TU COMPTES FAIRE UNE FOIS SUR BLOCK ISLAND ? comme j'ai dit, compter les jours... ça m'étonnerait que je retrouve de vieilles connaissances par ici... ils ont sans doute mieux à faire et même, j'avais douze ans ou moins, donc ça ne devait pas être des BFF les gens que j'ai connus là-bas. donc qui sait, je pense fortement que je vais m'emmerder comme un rat mort, mais il paraît qu'ils ont prévu des activités intéressantes, on verra bien. j'espère juste que les jours passeront vite, ou que je pourrais trouver un moyen de fuguer avant la fin de ce merveilleux séjour. UNE CHOSE EST AU MOINS SÛRE, TES CORDES VOCALES N'ÉGALENT PAS TES AMBITIONS. JE PEUX DONC TE SOUHAITER UN BON SÉJOUR ? si ça t'amuse de remuer le couteau dans la plaie... je pense que tu devrais vraiment y aller à ma place vu comme tu sembles m'envier. OH ! ET, PETITE QUESTION SUPPLÉMENTAIRE, PAR CURIOSITÉ. TU AIMES LES FILMS D'HORREUR ? c'est assez ridicule parfois, mais il faut avouer que pour certaines soirées ça met dans une certaine ambiance. j'étais plus du genre à en regarder plus jeune, à seize ans ou quelque chose comme ça pour faire bonne impression auprès des garçons, mais maintenant je préfère les films un peu plus... utiles.

Spoiler:

SAGITTAIRE DU 23 NOVEMBRE AU 21 DECEMBRE / septembre 2011
amour ; Quelques petits nuages pour ce mois-ci côté coeur, apprenez à faire confiance à votre partenaire et votre couple n'en sera que renforcé. Sachez faire preuve de patience pour ce qui est des progressions dans votre couple, le bonheur à la clé restera le même.
chance ; Ne forcez pas trop votre chance, celle-ci risque de se dérober aux moments où vous en aurez le plus besoin. Cependant, quelques bons jours vous attendent ce mois-ci, des journées qui vous mettront de bonne humeur pour affronter les mauvaises passes.
argent ; Soyez moins dépensier, sachez attendre les soldes.

« Ca promet… » « Dis pas ça, ça peut être fun. » « Fun ? Comme tous les étés qu’on passait là-bas ? » « Ca te changera les idées, Ju’ et tu le sais. » « Et donc ? Je dois aller m’enterrer sur une île paumée pour oublier à quel point ma vie est nulle ? » « Peut-être. Et c’est toi qui es nulle, nuance. » « Cause toujours… ça craint, j’ai pas envie d’y aller. » « Quoi ? Tu fuis un potentiel ex amoureux ou quoi ? Peut-être que c’est à cause de ton cher Shawn ? » « La ferme… il m’a bien fait comprendre que ça avait jamais rien valu lui et moi… donc commence pas. » « Bah tant mieux, viens et change toi les idées ! » « J’préfère rester là et broyer du noir… » L’horoscope avait définitivement eu faux sur toute la ligne en ce qui concernait les histoires d’amour, si bien qu’au final, Jules avait passé l’après-midi à faire chauffer la carte bancaire qu’elle avait eu à sa majorité, profitant du moindre centimètre carré de magasin pour ne plus penser à ses malheurs. Le mois de septembre s’annonçait monotone, jusqu’à ce que cette lettre, adressée à son frère et elle, ne vienne changer les plans que Dame Zodiaque avait eu pour elle. Quoique, peut-être que c’était précisément sa destinée, de se faire larguer comme une pauvre fille, puis d’être désespérée au point d’aller se perdre sur une île. Dieu seul savait ce qu'elle trouverait là-bas... pas grand chose certainement, d'après ses souvenirs. M'enfin, c’était toujours mieux que de prendre un Sydney / New York et de se crasher sur une île déserte, n’est-ce pas ?

△△△

« Je parie que t'es pas cap… » « Tu l'es toi ? » « Bien sûr que oui, y'aurait que les trouillards qui seraient pas cap. T'es un trouillard alors ? » « A toi de voir... » « On le fait ensemble ? » « Si tu veux... » « Au fait, moi c'est Jules... » « Isaac. » Elle devait avoir onze ans et quelques à cette époque là, il devait en avoir deux de plus qu'elle, mais ça se voyait très bien que c'était la première fois qu'il venait ici. Elle, elle venait ici tous les étés, depuis des années, une occasion pour son père de revoir quelques uns de ses anciens camarades paraîtrait-il. Au fond, elle s’en fichait un peu, elle passait le plus clair de son temps sur la plage, ou à courir sur les criques plus ou moins dangereuses de l’endroit. Genre de garçon manqué aventureux, Jules aimait sauter partout, tester de nouvelles choses et pousser le courage des autres jusqu’à leurs toutes infimes limites. Isaac et elle traînaient ensemble depuis le début de la journée, sans se poser plus de questions et ce n’était que maintenant, au bord d’une haute crique rocailleuse, alors qu’ils cherchaient à masquer leur hésitation, qu’ils faisaient enfin connaissance. Les enfants avaient le don de ne pas vraiment être civilisés il faut croire. Au moins, elle ne cherchait pas à en savoir plus sur sa vie ou sur ses parents, ce qui arrangeait sans doute bien le petit garçon à cette époque là.

Cher journal,
J’ai l’impression que ça fait un moment que je n’ai pas écrit là-dedans. J’ai sans doute décrété que ce n’était pas utile, m’enfin… Peut-être qu’encore une fois, ça ne l’est pas là. Mais me voilà qui rentre pour une nouvelle année à l’Université… et pour tout dire ce que je n’ai pas envie de dire à mes parents (pour m’éviter la leçon de morale), je ne m’y sens franchement pas à ma place. Peut-être que je devrais faire serveuse, ou un truc du genre. Ma mère me parle sans cesse de cette histoire de lettre, cette histoire d’île, mais je ne le sens pas… j’ai plus intéressant à faire à Los Angeles, c’est logique, mais peut-être que ça pourrait me vider la tête d’y aller. Non pas que je sois prise d’un élan de nostalgie (quoique, j’écris dans mon journal, je réfléchis sans cesse à ce dont je me souviens de cet endroit, peut-être que je deviens fleur bleue) mais peut-être que j’ai besoin de me changer les idées. Je sais que ça va rapidement me souler, que j’aurai bien vite envie de rentrer à la maison, rien que pour avoir une vie un tant soit peu intéressante… A mes souvenirs, ce n’est même pas l’endroit le plus agréable à vivre du pays. Mais bref, j’essayerai de m’y faire… si j’y vais. Pourquoi j’irais ? Je ne connais personne probablement, et je ne suis pas du genre à vouloir me faire de nouveaux amis sitôt débarquée dans un endroit aussi… particulier. Mon frère m’intrigue pas mal avec cette histoire d’Andersen mort, mais ça fait bien longtemps que je ne crois plus aux fantômes. Et puis, ce n’était pas comme si ma vie à Los Angeles était des plus intéressantes… sur l’île au moins, je n’aurais plus les parents constamment sur le dos. Ce qui peut être une bonne chose en effet. M’enfin, à quoi ça pourrait servir de ne plus avoir les parents sur le dos pour s’emmerder dans un trou paumé ? L’idéal serait qu’ils y aillent eux, et que moi je reste seule ici. Mais apparemment ce n’est pas le but de la manœuvre. Maman devient oppressante avec cette histoire, chiante même, et je crois que je vais y aller rien que pour qu’elle me lâche les baskets pendant quelques temps… ça ne pourra que me faire du bien, certaines personnes ont raison.

« Tu n’as pas oublié les pulls que je t’ai repassés, hein ? » « Je les ai pris maman, je suis plus un bébé, tu sais… » « Je sais… mais ce serait bête que tu les oublies alors que je les ai lavés exprès pour ça. » « Au pire je rentrerai plus tôt rien que pour mes pulls. » « Allez, ne dis pas ça… tu trouveras forcément un moyen de bien t’amuser. T’étais contente quand on y allait quand tu étais jeune. » « Ouais, et je devais avoir dix ans et ça devait être les seules vacances en famille qu’on connaissait… » « Cette fois-ci profite de ton indépendance, jeune fille. » « C’est la seule chose dont je pourrais profiter je pense. » « Arrête de râler, tu vas rater ton avion et appelle-moi quand tu seras arrivée. » « Bien entendu… » Elle y allait en traînant les pieds, toujours incapable de savoir si oui ou non la décision qu’elle avait prise était la bonne. A croire que c’était la décision qui allait écrire tout le reste de sa vie. Quoique, c’était peut-être le cas. Elle avait passé vingt-et-un ans de sa vie à vivoter, sans jamais se poser concrètement, sans jamais chercher à faire quelque chose de tangible de sa vie. Qui sait, peut-être que ce petit trip allait l’aider à ouvrir les yeux. Peut-être que c’était ce que sa mère attendait de sa chère fille. Il était temps sans doute que Jules gagne en maturité et n’ait plus l’air d’être une adolescente sortie de son lycée. Mais elle s’entêtait encore, et ce ne fut au final que la ligne d’embarquement qui signa définitivement sa décision. Mi-figue, mi-raisin, voilà comment commençait ce petit séjour loin de Los Angeles, loin de beaucoup de choses qui avaient fait sa vie jusque là, en espérant que le dépaysement en vaille le déplacement.