❝ T’es juste Dr. Jekyll et Mr Connard !❞

Matin pluvieux, matin d'amoureux ? Matin pluvieux, matin d'adieu. La pièce est vide. Vide et froide. Un silence mortel l'empli, une odeur de propre ne la lâche plus. Rien n'est dérangé, rien si ce n'est une chose. Sur le bureau en fer manufacturé, quelques boulettes de papier froissé et encré, un stylo à encre, et trois papiers qui ont tout de papier officiel, deux actes de naissance, et un acte de décès. Le premier acte de naissance indique la naissance d'Elliott Camron Whealer, le 31 décembre 1984. Le seconde indique la naissance de Faye Cameron Whealer, le 31 décembre 1984. L'acte de décès, encore tout frai indique la mort d'Elliott Cameron Whealer le 15 Février 2006. Tout semble en ordre, sauf que si on regarde bien le second nom d'Elliott était Camron, Cameron était le second nom de sa soeur jumelle Faye. Ces fonctionnaires incapable de se concentrer quelques minutes pour respecter la mémoire d'une défunte. A moins que. La clé se tourne dans la porte, une grande blonde perché sur talon rentre dans l'appartement, envoie valser son sac à main au pied de la table basse, défait négligemment ces chaussures qu'elle laisse en plan, là, devant la porte. Comme une experte de l'appartement elle va à la cuisine, se fait rapidement un café. L'appartement froid retrouve enfin de sa vigueur, elle avait du être absente depuis longtemps. Au faite, aujourd'hui nous somme le 22 Février 2006, dans l'appartement de Faye Whealer à la Nouvelle Orléans.
La blonde, Faye surement, revenait de la cuisine, et défit rapidement sa robe, la laissant à ses pieds avant d'aller dans son placard. Elle farfouilla frénétiquement entre les différents cintres. Elle en tira un, regarda la robe dessus d'un air perplexe, le remis, et continua à chercher. Bordel, pourquoi il y a autant de fringue la dedans, pensa-t-elle en peinant à voir les robes. Elle finit par trouver la perle rare. La petite robe noir que tout le monde se doit d'avoir dans son placard. Comment un instant elle avait pu penser qu'elle n'en avait pas. Elle l'enfila, batailla avec la fermeture éclair, et vint se planter devant le miroir. Visage fermé, elle aéra ses cheveux à grand coup pour leur donner du volume, étira ses cernes vers l'extérieur pour les faire disparaître, essaya un sourire, une posture, jeta sa tête en arrière fatiguée et recommença, une posture, un sourire. Ca fera l'affaire. Elle regarda le miroir avant de dire solennellement : Aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été plusieurs. Enfin deux pour être plus précise. Il paraît que c'est ça d'avoir une soeur jumelle. Ne jamais être seule. Avec Elliott, je n'étais effectivement jamais seule. Peut être parce qu'elle était une infatigable chieuse. Elle s'arrêta prise d'un rire nerveux. Avec Elliott je n'étais jamais seule, parce qu'elle était remarquablement intelligente, et qu'elle savait bien que j'avais besoin d'elle. Des jumelles ne sont pas seulement deux copies identiques. Ceux qui nous ont connus toutes les deux peuvent d'ailleurs vous le dire aussi bien que moi. Elliott n'était pas ma copie conforme, comme je ne serais jamais celle d'Elliott. Elliott à toujours eu la frousse de faire une erreur, peut être que c'est là le lot de l'intelligence, d'avoir peur de faire des erreurs. Quoiqu'il en soit, elle n'en faisait aucune, c'est aussi le lot de l'intelligence. Elle était la jumelle parfaite, celle qui fera briller les cieux. Elle était celle dont j'avais terriblement besoin, moi l'adepte des erreurs. Ou du moins des actes impulsif. Tu vas me manquer Camron, parce qu'avec toi je n'étais jamais seule, et que je ne suis pas sûr de savoir comment faire, parce que tu étais ma jumelle, et parce que je t'aime. Elle retenait ces larmes, mais on la sentait concentré sur autre chose. Soudain un son strident retentit. Putain merde, le café. Elle quitta sa posture et se dépêcha d'aller dans la cuisine ou elle avait mis son café en route, et un minuteur fort agaçant, mais utile. Elle mit son café dans un thermos, attrapa son manteau, sortit de l'appartement, re rentra immédiatement et enfila ses chaussures avant de ressortir de fermer la porte et de s'en aller pour l'église. Il était l'heure. L'heure d'enterrer son passé. L'heure d'enterrer sa soeur.

Camron regardait le plafond, silencieuse comme un cadavre. L'homme en face d'elle la fixait du regard, attendant une réponse surement. Voyant que ça ne viendrait pas il répéta la question : Comment vivez vous la mort d'Elliott ? Camron fit une grimace de surprise Elliott n'est pas... Je... Elle s'arrêta net et se frappa le front avant de continuer Je... ça va. Enfin je fais comme je peux. L'homme se rapprocha sur le canapé et finit par dire C'est normal vous savez... d'être dans le déni... Qui plus est, vous êtes seule maintenant. Camron aurait bien protesté, dire qu'elle ne niait rien, qu'elle savait que ça soeur était morte, qu'elle ne la reverrait plus. Elle avait compris. Mais à quoi bon. Personne ne pouvait comprendre ce qui la poussait à agir comme ça. Mise à part Faye. Enfin Elliott. Fatiguée Camron écourta la séance. Dans le bus qui la ramenait à l'appartement elle sorti de son sac une lettre.

Elliott,

Je suis parfaitement désolé de te le dire comme ça. Et seulement maintenant. Je sais que tu risques de m'en vouloir, que tu n'aurais jamais agis de la même manière - on agit jamais de la même manière. J'adore ça d'ailleurs. J'admire ton intelligence, ton sang froid, ta détermination. D'ailleurs ce que je te dis, je ne l'ai dis à personne. Je voulais pas voir la détresse sur vos visages, voir la pitié. J'ai une tumeur, ça fait un bout de temps que je le sais, mais comme on ne peut rien faire, je ne voyais pas l'intérêt de prévenir qui que ce soit. Je voulais vivre le temps qu'il me reste à vivre comme n'importe qui. Comme ta soeur jumelle, si différente. Seulement voilà, j'arrive à la fin du délais, je le sens. Ce n'est qu'une question de jour. Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Tu ne te souviens surement pas, mais tu m'as déjà dit au revoir la dernière fois. Enfin moi je te l'ai dis. Tu ne t'en es peut être pas aperçu. Peut importe. En faite si je t'écris aujourd'hui, c'est plus que pour te dire que je vais mourir. C'est pour te dire que si tu le veux, tu peux mourir, et moi je vivrais. Je m'explique. Trop souvent je t'entendais pleurer. Parce que tu en avais marre d'être comme tu es. Que tu voyais bien que tout le monde était fière de toi, mais tu n'en pouvais plus de cette fausse timidité maladive, de cette manière de tout faire en douce, de cette peur que tout le monde voit qui tu es réellement. Au final tu en avais marre de la situation dans laquelle tu t'étais mise il y a des années, lorsque tu m'as dit tu sais, il y a quelque chose que je voudrais faire, mais je n'ose pas... On pourra dire que tu l'as fait à ma place ? Tu pensais que c'était anodin comme question. Moi aussi d'ailleurs mais c'est ce qu'on a toujours fait. J'étais ton impulsivité, et tu étais mes idées brillantes. Sauf que toi dans tout ça, tu restais dans l'ombre. Moi j'avais le droit aux rires, aux insultes aussi. Tu te souviens de l'insulte à la Fight Club ? "t'es juste Dr. Jekyll et Mr Connard ?", j'avais ris parce que c'était ce que nous étions, mais nous pas moi. Ce que je vais te dire va peut être te choquer. Mais cette tumeur te donne la chance de te racheter de la seule erreur que tu as faite il y a plus de dix ans. Soit moi. Devient Faye l'impulsive, celle qui sait ce qu'elle veut, qui n'en fait qu'à sa tête, et laisse mourir Elliott qui bien qu'intelligente, promise à un grand avenir etc... te rend malheureuse comme une pierre. Pas la peine de me mentir je l'ai vu. Même ton fiancé la remarqué, mais il pense que c'est de sa faute, et d'ailleurs peut être que ça l'est, enfin tu t'en rendra bien compte, s'il ne peut pas supporter la Faye que tu es... Un dernier conseil, n'ai jamais de regret, c'est comme ça qu'on avance. Tu peux y arriver. Tu as mille fois plus de courage que tu ne le penses. Et tu as les capacités et la connaissance pour être moi.

Je t'aime.

Faye.

Si j'étais toi, je brûlerais cette lettre à ma mort, ça serait débile que tu sois percée à jour, parce que je crois que ce qu'on fait c'est de la violation d'identité.





Six ans plus tard,
Quel conne pensa-t-elle en brulant sa lettre et sa carte d'identité au nom d'Elliott qu'elle avait gardé. Pourquoi avait-elle écouté sa soeur ? Elle aurait du se souvenir qu'elle avait souvent des idées foireuses. Pour une fois elle n'avait pas réfléchit. Elle aurait pourtant du se douter que tout ça été trop simple. Elle avait complètement oublié de penser qu'elle devrait jouer Faye aux yeux de toute le monde. Et que si elle connaissait tous les traits de caractère de sa soeur, sa moindre petite mimique, ça manière de réagir à presque tous les évènements, elle ne connaissait pas toute sa vie sociale. Loin de la. Aujourd'hui elle se demandait presque s'il y avait eu une autre raison pour laquelle sa soeur avait voulu qu'elle échange de place, si elle avait fait quelque chose de mal pour mériter que sa soeur désir vengeance ou si alors Faye comme elle avait complètement oublié de penser au conséquence de cet acte. Déjà elle s'était retrouver à jouer du saxophone dans un bar Jazz tous les soirs alors qu'elle avait toujours étudié la trompette, et qu'elle ne connaissait presque rien à cette instrument que pratiquait sa soeur. Ensuite elle était tombé facile sur une bonne douzaine de ses conquêtes qui se demandait pourquoi elle ne les avait pas rappeler. Elle s'était fait gifler par trois filles, sans savoir ce qu'elle leur avait fait. Mais pourtant ça la faisait légèrement rire. Au moins elle s'amusait comme elle ne l'avait guère fait depuis longtemps. Elle n'avait pas encore revu Reaver, son fiancé, enfin ex fiancé puisqu'officiellement elle était morte. Si elle avait de la peine pour lui, elle ne souffrait pas vraiment de la perte de leur couple. Tout était aussi fade qu'Elliott. Son futur avenir en tant qu'avocate renommé l'ennuyait, son futur mariage avec Reaver l'ennuyait. Pourtant elle aimait le droit, elle aimait Reaver plus que tout. Mais il lui manquait quelque chose. Il lui manquait Faye. Si elle avait du rester Elliott sans Faye, elle serait morte, elle n'en doutait pas. Alors que Faye sans Elliott pouvait survivre. Faye se remettait toujours debout. Faye avait relever Elliott lorsque leur parents étaient mort et qu'elles étaient aller vivre chez leur tante. Faye avait fait vivre Elliott pendant vingt ans. Et maintenant que Faye était morte, Elliott lui donnait une deuxième vie.
Soudainement une lettre fut glisser sous sa porte. Surprenant. Normalement le facteur dépose tout dans la boite aux lettres. Lorsqu'elle ouvrit l'enveloppe elle découvrit qu'une des lettres était adressée à Elliott. Elle lu :

« Chers Mademoiselle Whealer,

Par la présente, je vous invite cordialement à passer les deux semaines de vacances sur l’île de Block Island, au large de Providence, dans l’Etat du Rhode Island, comme vous en aviez l’habitude lors de vos jeunes années. Votre génération est destinée à prendre le relais.
Éternellement et cordialement votre,


Sir Luis Andersen, Université de Brown. »

Elle resta les yeux exorbité en regardant la lettre. Dis donc, les morts lui faisaient faire beaucoup de chose ces derniers temps. Il était évident qu'elle irait. Il ne pouvait pas en être autrement. Faye y serait aller sans hésité. Mais aller à Block Island sans Faye, enfin sans Elliott, et sans ces parents... C'était difficile à imaginer. Et si elle se plantait, si en retrouvant les amis de Faye, et les amis d'Elliott elle se mélangeait les pinceaux ? Jusqu'alors elle n'avait eu affaire qu'à la vie de Faye, elle avait laissé tombé celle d'Elliott une bonne fois pour toute. Elle soupira, et se dit qu'il était temps d'arrêter de penser, et de faire comme Faye, de descendre au bar, et de se dire que dans plusieurs verre, elle ne fera de toute façon plus la différence entre Faye et Elliott. De toute façon depuis les six ans ou Faye l'avait laissé dans cette merde, elle s'en était plutôt bien tiré. Les déboires des premiers temps passé, elle se débrouillait à merveille. Elle avait même appris à se retourner lorsqu'on l'appelait Faye. Alors pas la peine de paniquer. Ce soir elle irait au bar. Demain elle ferait son sac pour Block Island. Histoire de mettre un point final à la vie d'Elliott.